- fr
- nl
D'une manière générale, un mur nu reste assez peu (voire pas du tout) accueillant pour la nature
Qu'il soit de façade, de pignon, ou de séparation entre deux jardins, on peut pourtant l'habiller de verdure, et fournir ainsi gîte et couvert à une foule d'insectes et d'oiseaux.
Mieux encore, les plantes nous offrent des services non négligeables : elles aident à isoler la maison, elles rafraîchissent l'air surchauffé des villes et capturent une partie des polluants gazeux.
Nous vous proposons ici plusieurs plantes grimpantes qui peuvent partir à la conquête des briques et du béton, tout en offrant de la nourriture aux abeilles ou aux oiseaux.
La botanique a son jargon, qu'il est parfois bon de connaître.
Au niveau des plantes grimpantes, il convient de distinguer la façon dont celles-ci vont conquérir leur verticalité.
On parlera de plantes radicantes pour celles qui s'agrippent seules, à l'aide de racines-crampons ou de petites ventouses ; elles n'ont pas besoin d'être palissées.
Les plantes volubiles, quant à elles, vont s'enrouler, s'entortiller s'emmêler à des branches d'arbustes, des haies, des clôtures et des treillis qu'elles vont prendre d'assaut, comme les glycines ou le liseron ; il faudra les palisser si on veut les voir prospérer.
D'autres plantes vont se munir de vrilles qui leur permettront de s'accrocher à un support et se hisser haut, c'est le cas des courges ou de la passiflore ; il faudra aussi leur offrir une treille. Enfin, signalons que certaines plantes vont plutôt grimper à l'aide de leurs aiguillons, comme les ronces et rosiers grimpants.
Il convient, comme pour toutes les plantes, de distinguer les ligneuses (qui font du bois, comme les arbres, les arbustes et arbrisseaux) et les herbacées (qui n'en font pas) ; les plantes caduques (qui perdent leurs feuilles l'hiver) et les persistantes (qui les gardent) ; les vivaces (qui reviennent tous les ans), les annuelles (qui ne vivent qu'un an) et les bisannuelles (qui font des feuilles la première année, des fleurs la deuxième, puis meurent).
Enfin, notons que si l'on parle parfois de lianes, il s'agit simplement de plantes qui sont à la fois grimpantes et ligneuses ; il n'en existe en Belgique que 3 : le lierre, le chèvrefeuille et la clématite des haies.
De manière générale, on privilégiera les indigènes, bien adaptées à nos conditions climatiques et connues de notre faune. Elles sont généralement importantes pour une grande variété d'insectes et d'oiseaux, bien plus que les espèces exotiques.
D'autres plantes peuvent également s'avérer à la fois belles et utiles. C'est le cas notamment de plusieurs variétés non-indigènes, venues parfois d'Europe, mais plus généralement d'Asie ou d'Amérique.
Certaines de ces plantes étrangères s'échappent malheureusement des jardins et envahissent la nature : ce sont les espèces invasives. Plusieurs plantes grimpantes couramment vendues en jardineries sont actuellement considérées comme telles : elles ont quitté jardins et parcs, où elles été introduites pour leurs qualités décoratives. Elles envahissent à présent les milieux naturels, généralement quand ceux-ci ont été dégradés par les activités humaines. Elles amplifient donc la menace qui pèse sur notre nature indigène, en prenant la place de nos plantes locales, qui sont d'autant plus désavantagées que les exotiques invasives ont peu ou pas de "prédateurs" dans nos régions.
Les Vignes vierges
La plus commune des grimpantes invasives est sans conteste la vigne vierge : très appréciée pour ses feuilles qui s'enflamment de rouges bordeaux une fois l'automne arrivé, elle produit des petits raisins qui feront le bonheur des oiseaux. Ceux-ci, au-travers de leurs déjections, permettent à la plante de disperser ses graines et de coloniser de nombreux milieux, souvent les bords de routes, de voies de chemins de fer, ou les falaises. Toutes les espèces de vignes vierges sont concernées : Parthenocissus tricuspidata (Vigne vierge, parfois dite du Japon), P. quinquefolia (Vigne vierge de Virginie), P. henryana (Vigne vierge de Chine).
Les Renouées asiatiques
Autres grimpantes invasives, la Renouée de Chine ou Renouée d'Aubert (Fallopia auberti), et la Renouée du Turkestan ( Fallopia baldschuanica), sont des cousines de la plus célèbre Renouée du Japon (Fallopia japonica, ou Polygonum cuspidatum). Appréciées pour leurs belles floraisons vaporeuses à l'automne, ces plantes ont notamment été répandues par des apiculteurs heureux d'apporter pollen et nectar à leurs protégées à l'entrée de l'hiver. Malheureusement, les Renouées s'évadent, s'échappent et colonisent des milieux naturels.