Pour aider les abeilles en plantant des fleurs, il faut suivre quelques règles simples :
Comme nous qui devons manger "varié et équilibré", les abeilles domestiques ont besoin d'une grande variété de fleurs pour avoir un régime santé. Les abeilles sauvages, quant à elles, dépendent de certaines espèces ou familles d'espèces seulement. Un jardin "abeilles admises" reprendra donc des massifs fleuris, avec une grande variété d'espèces aux fleurs de tailles, de couleurs et de formes différentes.
Les abeilles ont besoin de nourriture pendant toute la saison. Au jardin, on veillera à choisir des plantes dont les floraisons se succèdent, du début du printemps à la fin de l'automne. Il suffit, pour cela, de consulter les calendriers de floraisons ou les informations sur les sachets de graines ou les sites de fournisseurs.
Les plantes originaires de nos régions sont dites indigènes. Elles sont particulièrement adaptées à notre climat et à nos sols, puisqu'elles y vivent depuis des milliers d'années. Résistantes, elles fournissent également une nourriture de qualité à nos abeilles, qui les connaissent de longue date et les apprécient, voire en dépendent. Des jardineries comme Ecoflora ou des producteurs spécialisés comme Ecosem vous proposent un large choix de plantes sauvages à installer au jardin. On évitera de prélever des individus dans le milieu naturel (c'est en tout cas strictement interdit dans les réserves naturelles et zones Natura 2000), mais il est possible de récolter quelques graines sur les friches et bords de routes.
Les plantes horticoles, littéralement celles cultivées pour les jardins et vendues en jardineries, posent parfois problème. La plupart du temps, il s'agit d'espèces exotiques, peu ou pas adaptées à nos régions, fragiles et vite malades (attention aux traitements chimiques !) Nos abeilles ne les connaissent pas et ne savent pas forcément s'y nourir.
Par exemple, les géraniums abondamment utilisés pour décorer les façades et rebords de fenêtres (il s'agit en réalité de pélargoniums), sont originaires d'Afrique : ils ont besoin, pendant toute leur phase de croissance, d'une température minimale de 18°c ! Ils sont donc reproduits artificiellement dans des serres chauffées tout l'hiver. Leur reproduction ne s'effectue pas par graines, mais par bouturage, nécessitant l'utilisation d'hormones de synthèse reconnues comme cancérigènes... Le bilan environnemental et humain n'est pas idéal.
D'autres espèces sont des plantes qui ont été obtenues après des décennies de sélection et de transformation : le bleuet double ou triple ("pompon") était, à l'origine, un bleuet des champs ; il a été tellement "dopé" pour produire des pétales qu'il ne représente plus aucun intérêt pour les butineurs. De même, le rosier horticole à très grosses fleurs est impénétrable, même pour les plus grosses abeilles, au contraire des églantiers qui sont leurs proches cousins. On veillera donc à choisir des espèces simples, et les plus proches possibles de l'état originel de la plante.
Certaines plantes venues de l'étranger se sont, avec le temps, échappées des jardins. Trouvant un environnement favorable sous nos latitudes, et sans prédateurs, elles prolifèrent et envahissent les milieux naturels et les friches, aux dépens de la nature indigène qui peine à y faire face. Ces plantes sont dites invasives.
Certaines jardineries les vendent encore, malgré les dangers pour la nature. Citons parmi celles-ci le buddléia (ou arbuste à papillons, qui envahit friches et terrils), les renouées asiatiques (dont la renouée du Japon ou la renouée de Chine, qui envahissent les friches, talus de chemins de fer, etc.), les cotonéasters (abondamment plantés sur les parkings), les vignes vierges (que l'on voit depuis peu rougir, à l'automne, le long des voies ferrées et sur certaines falaises en Ardenne), la balsamine de l'Himalaya (qui envahit les berges des cours d'eaux et des canaux), le Mahonia (faux-houx qui fleurit au coeur de l'hiver). Ces plantes sont pourtant favorisées par certains apiculteurs mal informés, qui y voient une ressource mellifère importante, sans égards pour les dégâts sur notre nature indigène.
Une liste officielle des plantes invasives de Belgique existe, on la consultera avec intérêt. On refusera donc, bien évidemment, leur implantation au jardin et, dans la mesure du possible, on retire les plantes et arbustes déjà présents. On privilégiera, en lieu et place, des espèces indigènes alternatives, lisées par AlterIAS.