Flowers

Le geste du mois - Plantez des bulbes de printemps !

Alors que la Nature s’apprête tout doucement à affronter l’hiver, il est déjà temps de penser au printemps suivant ! Au sortir de la saison froide, les abeilles et insectes pollinisateurs ont grand besoin de fleurs généreuses en pollen et nectar… Ce qui n’est pas toujours très fréquent !

Par chance, les bulbes de printemps sont une ressource inestimable pour eux, et c’est justement maintenant qu'il faut les planter !

Choisir et conserver ses bulbes en attendant la plantation

On trouve une grande variété de bulbes de printemps dans le commerce, que ce soit dans les jardineries ou dans les grands magasins. Les qualités ne sont pas toujours identiques et varieront en fonction des lieux d’achat, des conditions dans lesquelles ils ont été entreposés, et bien évidemment des marques/producteurs.

En choisissant vos bulbes, prenez soin de regarder qu’ils ne soient ni desséchés, ni moisis ; ils doivent être bien fermes et résister à la palpation. S’ils ont commencé à germer, il vous faudra les planter assez vite, tandis que des bulbes encore au repos pourront être plantés jusqu’à décembre (avant les fortes gelées). À la maison, conservez-les au frais, au sec et à l’abri de la lumière en attendant la plantation.

Comment planter les bulbes ?

La plantation des bulbes est très simple, et peut être réalisée avec les enfants. On plante à l'automne les bulbes qui fleurissent au printemps, et au printemps les bulbes d'été, généralement gélifs (glaïeuls, crocosmes, freesias, cannas, etc.)

Il suffit d’ameublir le sol, en retirer les cailloux et autres obstacles à une bonne croissance des plantes, et éventuellement l’amender ou l’améliorer. La terre doit être bien drainante, pour éviter le pourrissement ; si elle est trop lourde, ajoutez-y du sable.

À l’aide d’un plantoir à bulbes, d’une pelle, ou même de la main si la terre est bien propre, il suffit de placer les bulbes dans la terre, racines vers le bas, pointes vers le haut.

 

La profondeur doit être de deux à trois fois la hauteur du bulbe : les plus gros (e.g. grands narcisses, tulipes) seront donc plantés plus profonds que les petits (e.g. perce-neiges).

En général :

  • Moins de 10 cm : anémones des bois ou horticoles, muguet, crocus, perce-neiges, scilles, chionodoxa, renoncules, fritillaires pintades
  • Entre 10 et 20 cm : jacinthes, muscaris, jonquilles, camassias, iris, grands narcisses, tulipes 
  • Plus de 20 cm : fritillaires impériales

 

De gauche à droite : jonquille, muscari, crocus

 

L’espacement entre les bulbes dépend aussi de la taille de ceux-ci, plus ils sont gros et plus les plantes ont un développement important, plus il faudra les espacer. Des plantations serrées sont parfois intéressantes pour créer des « touffes » d’aspect naturel dans les massifs ou rocailles (e.g. jonquilles).

Une fois les bulbes en terre, tasser le tout et recouvrir éventuellement d’un fin paillis (une couche trop épaisse risque d’empêcher les plantes de pousser !)

Attention, avec les plantoirs coniques, pensez à combler la pointe du trou avec un peu de terre. Sans cela, la base du bulbe se retrouve dans le vide, sans contact avec le substrat, et risque de pourrir.

Où les planter ?

Les bulbes préfèrent pour la plupart une exposition bien ensoleillée, bien que certains tolèrent la mi-ombre d'un sous-bois (jacinthes des bois, jonquilles, etc.) De nombreuses espèces se naturalisent facilement, c'est-à-dire qu'elles sont restées proches des variétés botaniques présentes à l'état sauvage dans notre pays ou ailleurs, et qu'elles se reproduisent spontanément sans se dénaturer. On pourra les installer dans les pelouses qu'elles décoreront au printemps (il faudra alors repousser les premières tontes en attendant que leur feuillage soit fâné !), au pied des arbres isolés ou des haies bien exposées. 

Les bulbes à caractère plus horticole comme les tulipes trouvent volontiers leurs places dans les massifs ou plate-bandes, et même en jardinières (dans des pots suffisamment profonds).

Astuce : pour un rendu naturel, vous pouvez également jeter les bulbes et les planter là où ils tombent !

 

 

Après la floraison...

Vous pouvez couper les fleurs fânées au fur et à mesure de la floraison pour éviter la montée en graines qui peut épuiser certaines variétés, notamment horticoles. Dans tous les cas, laissez le feuillage vivre sa vie et jaunir naturellement : ces petits panneaux solaires naturels sont indispensables à la régénération du bulbe ! C'est la raison pour laquelle on conseille de repousser les tontes pour les bulbes en pelouses. Si vous souhaitez retirer les bulbes après la floraison, laissez les "en jauge" dans un coin du jardin, dans des pots, le temps que le feuillage jaunisse. 

Quelles espèces pour les insectes pollinisateurs ?

Les plantes listées ci-dessous présentent un intérêt pour les abeilles domestiques et sauvages en tout début de saison. 

L'éranthe d'hiver (Eranthis hyemalis), avec ses petites fleurs d'un jaune éclatant, est parmi les premières à fleurir, de janvier à mars ; elle présente, grâce à son pollen et son nectar, un intérêt pour les abeilles domestiques et éventuellement pour les bourdons à langues courtes. Peu fréquente en jardinerie conventionnelle.

Le crocus (Crocus sp.), dont il existe plusieurs variétés (ci-contre, C. tommasinianus), fleurit de février à avril. Il représente une bonne source de pollen mais ne produit pas de nectar. Il est surtout visité par les abeilles domestiques, un peu moins par les bourdons à langues courtes et abeilles solitaires.

Le perce-neige (Galanthus nivalis) développe ses jolies cloches blanches généralement entre février et mars ; elles apportent pollen et nectar, principalement aux abeilles domestiques.

L'anémone sylvie (Anemone nemorosa), de mars à mai, apporte quant à elle principalement du pollen, et semble visitée par tous les types d'abeilles. 

La jacinthe des bois (Hyacinthoides non-scripta), avec ses jolies cloches bleues, s'épanouit en avril-mai. Elle représente surtout une source de pollen, bien qu'elle apporte un peu de nectar. Elle est visitée principalement par les bourdons à longues langues, un peu moins par ceux à langues courtes, et enfin par quelques abeilles domestiques ou solitaires. On la trouve rarement dans le commerce.

Le muscari (Muscari sp. ; ci-contre, M. armeniacum), avec ses grelots d'un bleu qui tire parfois vers le violet ou le noir, fleurit d'avril à mai. Il fournit un peu de pollen et, surtout, une bonne quantité de nectar qui profitera surtout aux abeilles domestiques, ainsi qu'aux bourdons et abeilles solitaires.

La jonquille (Narcissus pseudo-narcissus) attire un peu les abeilles sauvages, principalement les bourdons qui viennent y chercher du pollen, mais n'intéresse les abeilles domestiques qu'à titre exceptionnel, en raison des maigres ressources proposées. Les  grands narcisses (N. cyclamineus) présentent le même intérêt.

La nivéole de printemps (Leucojum vernum, ci-contre ; de février à avril) et la nivéole d'été (L. aestivum ; d'avril à juin), qui ressemblent à de grands perce-neiges, attirent un peu les abeilles domestiques, mais ne représentent jamais qu'une ressource secondaire. On les trouve plus rarement dans le commerce.

La Gloire des neiges ou Chionodoxa (Chionodoxa luciliae), fleurit entre février et avril. De la famille des scilles (Scilla siberica), elle représente un très vif intérêt visuel mais n'est qu'une ressource alimentaire secondaire pour les insectes butineurs.

Les bulbes d'espèces indigènes ou sauvages moins fréquentes en jardineries classiques se retrouvent dans certaines jardinerie et pépinière spécialisées, comme Ecoflora.

Date: 
Mardi, 28. Octobre 2014 - 12:30
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