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Depuis 2014, les pesticides sont interdits dans tous les espaces publics, y compris les cimetières. Même si les concessions privées doivent être entretenues par les familles des défunts, celles-ci doivent le faire sans herbicide. En principe, un bon coup de brosse avec du savon sur la pierre tombale et un arrachage manuel des herbes non désirées suffisent à rendre aux sépultures leur aspect propre et soigné.
Avec l’interdiction des pesticides, les cimetières se sont végétalisés… avec ou sans la volonté des gestionnaires ! Certaines communes, comme Uccle, n’ont pas attendu cette interdiction pour se lancer dans un plan de gestion écologique visant la végétalisation du site en procédant par étapes. Anderlecht est une autre pionnière en Région de Bruxelles Capitale ; le cimetière a même accueilli des moutons dans ses pelouses. Cette année, Molenbeek, Ixelles et Ganshoren se sont lancées dans des projets ambitieux, grâce à des subsides de Bruxelles Environnement et l’expertise d’associations comme Apis Bruoc Sella, permettant d’ajouter à la démarche une dimension participative, la formation du personnel et un plan de communication.
Dans le cadre de ces projets, des aménagements expérimentaux sont mis en place aux cimetières d’Ixelles et de Molenbeek, afin de tester différentes formes de végétalisation. L’intérêt de ces aménagements en termes de gestion écologique sera évalué, ainsi que leur impact sur la biodiversité. Les papillons de jour, les plantes sauvages et les petits mammifères ont été choisis comme bioindicateurs pour évaluer la biodiversité dans ces sites et suivre son évolution au fil du projet. Ces évaluations se font bien sûr avec les gestionnaires, pour qu’ils puissent eux-mêmes adapter leurs pratiques en faveur de la biodiversité.
Cette démarche reflète un des objectifs du Plan Nature, celui de consolider le maillage vert régional. Les cimetières, de part leur fonction de recueillement, leur horaire d’ouverture et leur fréquentation, sont assez favorables au développement de la biodiversité.
Encore faut-il que cela soit accepté par les visiteurs ! Sur les trottoirs et dans les espaces verts, les plantes sauvages sont de mieux en mieux acceptées, et l’idée qu’elles font partie de la biodiversité fait son chemin. Par contre, dans ces lieux très chargés en émotions que sont les cimetières, la présence de « mauvaises herbes », est encore parfois perçue comme un manque de respect envers les défunts. La communication et la participation citoyenne sont donc particulièrement importantes pour que le développement de la biodiversité dans les cimetières se fasse en bonne entente avec les usagers et les riverains. Le Plan Nature considère d’ailleurs que les cimetières sont des zones permettant d’améliorer l’accès des Bruxellois à la nature.
Contact : Valérie Vanparys - 0470 74 20 36 - valerie.vanparys@apisbruocsella.be