Il est possible, même dans un petit jardin, de recréer des habitats propices à l'installation naturelle des abeilles sauvages, que ce soit pour nidifier ou simplement s'abriter des intempéries.
De nombreuses abeilles solitaires creusent des galeries dans le sol, certaines à la verticale, d'autres à l'horizontale ; ce sont les abeilles terricoles. On leur offrira donc des zones de terre nue (terre battue, ou avec une très faible végétation) et des petits talus à versants verticaux, préférablement au soleil.
La nature du sol pourra varier, accueillant ainsi différentes espèces : sol argileux, sol sablonneux, sol calcaire, etc. On pourra recréer différents sols, en creusant sur environ un mètre carré (et une profondeur de plus ou moins 80 centimètres), et en remplissant les fosses avec divers types de terre. Une fosse pourra être remplie de sable de construction jaune, non lavé.
On évitera la pousse de plantes qui auraient vite fait d'envahir le carré aménagé. On pourra également surmonter l'aménagement d'un treillis (type cage à poules) pour éviter que les chats ne viennent y faire leurs besoins.
Certaines espèces d'abeilles solitaires nichent dans le bois mort, en s'installant dans des cavités préexistantes (osmies) ou en creusant elles-mêmes des galeries (Xylocope, cératines). On gagnera à laisser en place les arbres morts, sans même les abattre (mais en les sécurisant au besoin). Les arbres morts offrent gîte et couvert à une foule d'animaux, des insectes aux oiseaux. Leur disparition progressive, abattus et remplacés, conduit hélas à la raréfaction de nombreuses espèces animales.
À défaut d'arbre mort, on pourra laisser en place des bûches de bois. il faudra généralement plusieurs années de dégradation par les champignons avant qu'elles n'attirent les insectes. Les bûches issues d'arbres du jardin sont à privilégier ; le bois d'oeuvre peut être utilisé, mais son intérêt est beaucoup plus limité. Dans tous les cas, le bois traité chimiquement contre la pourriture doit être évité, d'une part parce qu'il mettra des années avant de se décomposer, et d'autre part parce qu'il est imbibé de produits toxiques pour les abeilles et autres insectes.
On pourra également créer des nichoirs à base de bûches percées.
Des tas de feuilles mortes peuvent accueillir les reines bourdons qui hivernent en attendant le printemps. Dans le même ordre d'idée, des tas de branchages et des herbes hautes abriteront les insectes (et les petits mammifères) pendant l'hiver, ou pendant les intempéries.
Les tas de pierres se réchauffent vite, grâce au soleil, et permettent aux insectes de venir s'y prélasser. Entre les anfractuaosités, on trouvera une foule de petits animaux, venus soit pour la chaleur, soit pour l'humidité, en fonction des conditions locales, voire tout simplement pour s'y abriter des prédateurs : limaces, cloportes, vers de terre, nids de fourmis, araignées, papillons cachés, punaises, abeilles solitaires, voire même crapauds et grenouilles si l'environnement s'y prête.