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Les abeilles domestiques et sauvages sont un maillon essentiel de notre système alimentaire et, de manière générale, de l’entièreté du monde vivant. En pollinisant la vaste majorité des plantes à fleurs, elles participent directement à la reproduction des plantes et à la production de fruits et graines.
85% de notre diversité alimentaire est directement liée aux insectes pollinisateurs, soit 30% de la quantité produite par l’agriculture (qui reste dominée par quelques céréales pollinisées par le vent : blé, maïs, riz…).
Une nouvelle étude de grande ampleur nous apprend que les pollinisateurs sont encore plus importants que ce qu’on pouvait imaginer, en révélant qu’elles sont le facteur le plus déterminant des récoltes, bien avant la disponibilité en eau, la densité de semis ou l’influence des ravageurs, et ce même sur des cultures dont la pollinisation est peu influencée par les abeilles !
La fréquentation par les pollinisateurs expliquerait ainsi jusqu’à 20% la différence de production entre deux exploitations, et jusqu’à 35% pour les petites exploitations de moins de 2 hectares !
C’est bien le nombre de pollinisateurs, mais surtout leur diversité qui font la différence. L’étude met ainsi en avant le rôle essentiel des abeilles sauvages dans la pollinisation, davantage que celui des abeilles domestiques dont les comportements de nettoyage réguliers réduisent leur efficacité dans le transport de pollen.
L’étude met également en évidence l’importance considérable que jouent les petites exploitations sur la diversité des insectes butineurs. Petites parcelles signifie généralement plus grande diversité de cultures, mais aussi des éléments paysagers plus variés (haies, arbres, mares, prairies, etc.) tout au bénéfice des pollinisateurs, particulièrement des abeilles sauvages. Une relation de réciprocité comme la nature en fait tant !
La pollinisation doit donc désormais être considérée comme un intrant essentiel aux rendements de la production vivrière, devant tout autre pratique de gestion ou intrant tels les semences, l’eau,…
Face à ce constat, l’agriculture pourrait être tentée de développer encore plus la pratique des bandes fleuries, jachères apicoles et autres mesures agri-environnementales censées profiter aux abeilles dans l’agriculture conventionnelle.
Une autre étude révèle que cette stratégie est un cadeau empoisonné : les bandes fleuries en milieu agricole conventionnel sont en effet contaminée par d’effrayants cocktails de pesticides (fongicides, néonicotinoïdes, etc.).
C’est un véritable écosystème qu’il faut recréer, dont la production agricole serait un composant. Il est nécessaire de réfléchir à créer ou préserver des habitats pour les insectes utiles sur et autour des parcelles cultivées. Tout en veillant à assurer la disponibilité des ressources alimentaires tout au long de l’année, par un étalement adapté des floraisons.
Apis Bruoc Sella défend de longue date un autre système agricole, une autre vision de l’agriculture, où les pollinisateurs sont remis à leur juste place : au centre !
Une agriculture de proximité, à petite échelle, qui respecte la nature, comme la production biologique, l’agroécologie ou la permaculture. Une agriculture qui respecte les plantes, les insectes, les sols, les eaux, les paysages et les hommes.