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Un début de saison bien sombre… et un avenir incertain

Le Sentier des Abeilles vient d’ouvrir ses portes pour une nouvelle saison d’animations ! Vous pourrez découvrir cette année encore le monde fascinant des abeilles et de la nature dans le cadre enchanteur du Jardin Massart.

Pourtant, l’équipe d’Apis Bruoc Sella n’est pas tellement à la fête en ce début de saison. Les restrictions budgétaires qui frappent aujourd’hui le secteur associatif  (en moyenne 15 % de subsides en moins) nous atteignent encore plus durement : c’est 50 % de notre subside en éducation à l’environnement qui a été supprimé ! Difficile dans ces conditions de poursuivre sereinement notre travail de sensibilisation à la nature urbaine.

Des orientations régionales floues en matière d’éducation à l’environnement

Depuis plusieurs années, Bruxelles avait renforcé sa politique d’éducation à l’environnement en soutenant de façon structurelle les associations actives dans ce domaine. Ce système de subventions pluriannuelles permettant un travail associatif à long terme semble désormais caduque. L’incertitude plane quant à l’avenir des associations bruxelloises.

Notre association, à l’image d’une colonie d’abeilles, est un système en soi, en interactions constantes avec son environnement. Et comme une colonie d’abeilles, elle est sensible à la qualité de son environnement. A partir des ressources qu’elles trouvent dans leur environnement, les abeilles assurent la bonne organisation de la colonie, mais surtout permettent la pollinisation des plantes à fleurs et la production de miel. Si les ressources viennent à manquer, si les pressions environnementales sont trop fortes, certains comportements vitaux des abeilles sont altérés, la colonie s’affaiblit et les précieux services rendus à l’homme et à la nature s’en trouvent menacés… Aujourd’hui, les pressions subies par Apis Bruoc Sella ont des conséquences en cascade : non-renouvellement de contrats, réduction du nombre d’activités de sensibilisation, arrêt pur et simple de certaines actions. Le fonctionnement de l’association est désorganisé, affaibli et, a fortiori, les services qu’elle réalise au sein de la société sont diminués voire menacés.

 

© Philine.be

Le dépérissement de nos activités

Désormais, nos missions de base sont recentrées sur les activités en milieu scolaire et au Sentier des Abeilles. Exit le soutien pour nos outils et actions de sensibilisation des citoyens, l’accompagnement des collectifs citoyens ou des communes dans leur projets de verdurisation en faveur des pollinisateurs, la participation à la vie des réseaux associatifs,…

C’est donc avec regret que nous ne vous proposerons plus de découvrir les abeilles et les précieux services que nous apporte la nature en ville sur nos stands lors des événements de la vie bruxelloise. Nous ne serons plus non plus en mesure de vous offrir une information de qualité sur les pollinisateurs et leur accueil en ville en publiant mensuellement notre newsletter, en mettant régulièrement à jour notre site internet ou en répondant à vos appels téléphoniques et emails. Ni de développer des outils didactiques comme l’était l’e-ruche, ce projet qui vous permettait de suivre en temps réel la vie d’une colonie d’abeille sur notre site internet.

Nous ne pourrons plus vous conseiller ou accompagner vos projets collectifs d’accueil de la nature en ville ou développer des projets de sensibilisation ambitieux ou innovant à l’échelle de votre quartier ou dans votre commune. C’est aussi les dynamiques de réseaux et de participation à la vie associative bruxelloise qui se trouvent fameusement amputées du fait des restrictions budgétaires drastiques qui nous frappent.

Des ressources pour les pollinisateurs… et les associations !

Bruxelles doit relever les défis environnementaux actuels de manière ambitieuse. La construction d’une capitale durable nécessite selon nous des moyens à la hauteur des enjeux. Elle passe aussi par l’implication active de ses habitants ; chaque geste compte ! Or, sans une politique d’éducation à l’environnement forte et cohérente, qui touche tant les enfants que les adultes et les institutions, c’est chose impossible.

Le signal envoyé aujourd’hui au monde associatif et au grand public est plus que préoccupant. Ce n’est malheureusement pas la course aux subsides pour de nouveaux projets qui permettra aux associations de canaliser leurs énergies vers les défis environnementaux du 21ème siècle, ni le soutien aux politiques régionales pourtant essentielles comme celles concernant la réduction des pesticides ou l’accueil de la nature.

Apis Bruoc Sella se laisse encore un an. Un an pour évaluer la viabilité de la structure. Un an pour envisager son avenir. Un an pour continuer à faire de Bruxelles une capitale qui œuvre en faveur des pollinisateurs. Parce qu’une ville accueillante pour les abeilles, c’est une ville où il fait bon vivre pour tous. 

Date: 
Mardi, 5. Mai 2015 - 23:15
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