Flowers

Sureau noir

  • Indigène 
  • Nom latin : Sambucus nigra
  • Floraison : mai-juin
  • Intérêt pour les abeilles domestiques : ++ (nectar +, pollen ++)
  • Hauteur : de 2 à 5 mètres, parfois jusque 10
  • Exposition : soleil
  • Sol : normal, riche, frais
  • Type : ligneux
  • Cycle : vivace, feuillage caduc

Le Sureau noir est un arbuste caduc très courant dans nos régions. Poussant dans les sols riches et frais, sa croissance est rapide et il peut atteindre jusqu'à 5 ou 7, voire parfois 10 mètres de hauteur.

On le rencontre fréquemment dans les bois, les haies, les bords d'autoroutes et de chemins de fers, les friches et les remblais, et de manière générale près des habitations.

Ses feuilles sont fortement divisées en 5 à 7 folioles, dentelées, et d'odeur âpre et désagréable quand elles sont froissées.
Les fleurs, d'un blanc jaunâtre et dégageant un doux parfum caractéristique, apparaissent au début de l'été, sous forme de grosses grappes planes (corymbes) pouvant dépasser les 20 centimètres de diamètre.
Les fruits apparaissent après la floraison, mais n'arrivent à maturité que plus tardivement. Ce sont des baies noir violacé, disposées en grappes orientées vers le sol.

Le Sureau et les abeilles

Le sureau est principalement une plante à pollen, plus qu'à nectar. Les quantités produites par fleur sont relativement modestes, mais la très large distribution du sureau et ses abondantes floraisons en font une ressource intéressante pour les abeilles et les pollinisateurs en général.

Les tiges à moelle, coupées en bâtons d'au-mois 10cm, peuvent entrer dans la fabrication de nichoirs pour abeilles sauvages.

Le Sureau et la nature

Ses feuilles qui apparaissent tôt dans la saison sont appréciées de nombreuses espèces de chenilles, principalement de papillons de nuit, comme la Phalène du Sureau, l'Eupithécie à trois points, le Sphinx du troène, la Tordeuse du sorbier ou le Petit paon de nuit. Plusieurs espèces d'hyménoptères s'en nourrissent au stade larvaire (Tenthrèdes du genre Macrophya).

Les jeunes pousses sont généralement couvertes de pucerons noirs appartenant à une espèce spécifiquement inféodée à la plante (Aphis sambuci) et qui ne va donc pas attaquer les autres cultures. Ces pucerons sont le plus souvent encadrés et élevés par des fourmis, qui récoltent leur miellat. Ces pucerons accumulent des toxines (proches du cyanure) présentes dans la plante et sont inconsommables pour la plupart des prédateurs usuels des pucerons, comme la coccinelle à sept points (Coccinella septempunctata) ; la coccinelle à deux points (Adala bipunctata) tolère quant à elle cette toxine.

Les branches, creuses, et les tiges contenant de la moelle, en font un arbre de choix pour de nombreux insectes qui peuvent y trouver refuge et y établir leurs nids (coléoptères, abeilles sauvages, guêpes solitaires...) Les fleurs attirent, outre les abeilles des ruches, les abeilles sauvages, et quantité de mouches floricoles et de syrphes.

Les fruits, qui apparaissent à la fin de l'été, sont appréciés de plus de 60 espèces d'oiseaux (grives, merles, fauvettes, rouges-gorges, etc.), de même que ses branches fourchues qui peuvent facilement accueillir des nids.

Le sureau et les Hommes

Le sureau occupe une place toute particulière dans les traditions, les contes et le folklore du centre et du nord de l'Europe.

Considéré comme demeure des fées et des esprits de la nature, il était perçu comme protecteur, raison pour laquelle les gens en plantaient près des habitations et sur certains sites spécifiques.

Il était traditionnellement lié à de nombreux esprits et dieux, dont notamment la déesse germanique Holda (qui a influencé toute l'étymologie germanophone de la plante), puis plus tardivement à Dame Holle (Frau Holle, dans le conte des frères Grimm). Chez les Celtes, déjà, le Sureau était relié à la mort, et considéré comme un portail vers l'Autre Monde.

Objet d'offrandes rituelles, de nombreuses croyances condamnaient à une malédiction certaine quiconque abattait un sureau.

De manière plus terre à terre, le sureau offre de nombreux produits médicinaux, notamment ses fleurs fébrifuges et ses fruits particulièrement riches en vitamine C dont on confectionne un sirop qui aide à affronter les rigueurs hivernales.

On fabrique de délicieuses limonades, des beignets et pâtisseries aromatisées aux fleurs de sureau, tandis que les fruits, consommés toujours cuits (ils sont toxiques à l'état frais), rentrent dans la préparation de confitures et autres vins.

Limonade aux fleurs de sureau

Ingrédients

- 4 grappes de fleurs fraîches (secouées pour en faire tomber les éventuelles petites bêtes)
- 2 litres d'eau (chauffée puis refroidie)
- 200g de sucre 
- 2 citrons bio (ou non traités)
- 10 raisins secs
- 2 cuillères à soupe de vinaigre de cidre

Secouer délicatement les fleurs, mais ne pas les laver à l'eau. Dans un large bocal, verser le sucre, l'eau, le vinaigre, les raisins secs, les citrons coupés en rondelles et bien sûr les fleurs de sureau. Couvrir d'un linge humide et laisser macérer 3 à 5 jours au soleil. Lorsque les raisins remontent à la surface, filtrer et embouteiller dans des bouteilles résistantes. Laisser reposer au moins 15 jours pour permettre la gazéification naturelle de la liminade.

On peut également utiliser les baies pour fabriquer des encres et teintures végétales.

Les tiges tendres et creuses du sureau permettent d'en faire des flûtes ; c'est même là l'origine de son nom latin, Sambucus, qui fait référence aux flûtes grecques (sambûke). Le bois, souple et doux, permet la fabrication de manches d'outils qui ne chauffent pas et ne provoquent pas d'ampoules.

Le sureau au jardin

Planté dans un endroit lumineux, sur un sol relativement riche, le sureau prospérera sans difficulté. Il résiste bien à la taille, ce qui permet son utilisation dans les haies vives et indigènes, mais pas dans les haies conventionnelles parfaitement taillées.

Ses feuilles ont la réputation d'accélérer la décomposition du compost, tandis que son purin est utilisé en agriculture biologique pour combattre le mildiou, les pucerons et les rongeurs (1 kg de feuilles pour 10 l d'eau, à macérer plusieurs jours).

Risques de confusion Attention, ne pas confondre le sureau noir avec le sureau hièble, Sambucus ebulus, plante herbacée (sans bois) dont les fruits, toxiques même cuits, sont orientés vers le haut.

Risque de confusion !

Attention, ne pas confondre le sureau noir avec le sureau hièble, Sambucus ebulus, plante herbacée (sans bois) dont les fruits, toxiques même cuits, sont orientés vers le haut.

 

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