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Le printemps semble s'être installé pour de bon, ou presque, après plusieurs jours chauds et ensoleillés. La nature a fait "boum" : les arbres ont fleuri, les bulbeuses se sont épanouies, les feuilles sont apparues, les abeilles se sont remises à butiner, bref, le coup d'envoi de la saison 2013 a été donné !
Ce beau et jeune printemps succède pourtant à l'un des mois de Mars les plus pourris qu'il nous ait été donné de vivre. Coup d'oeil sur quelques unes de ses conséquences.
C'est l'Institut Royal Météorologique qui nous le dit, dans ses analyses mensuelles : si Janvier et Février sont restés dans les normes, le mois de Mars 2013 a été particulièrement froid et restera dans les annales !
Les températures moyenne (3 °C), minimale moyenne (- 0,3 °C) et maximale moyenne (6,1 °C) ont toutes été "très exceptionnelles", c'est-à-dire égalées ou dépassées une fois tous les cent ans, en moyenne.
La neige, de son côté, aura fait le bonheur de certains (et exaspéré beaucoup d'autres !) en tombant pendant 11 jours sur le mois, un phénomène classé comme exceptionnel, égalé ou dépassé une fois tous les trente ans.
Une météo aussi froide aussi tard dans la saison n'est évidemment pas dénuée de conséquences sur la Nature.
Sans avoir encore de données officielles, les associations naturalistes européennes se sont inquiétées des mortalités potentiellement élevées pour un grand nombre d'animaux en hibernation. En effet, allonger de près d'un mois la durée du repos hivernal aura nécessité des ressources énergétiques (graisses) qui n'existaient pas nécessairement. De nombreux animaux ne se sont donc sans doute pas réveillés avec le printemps.
Pour ceux qui sont sortis de leur long sommeil un peu plus précocement, le défi aura été de trouver une nourriture adéquate et abondante dans un monde végétal resté coincé sur la case "hiver".
Les abeilles passent l'hiver en colonie restreinte, sous forme principalement d'une grappe dense vivant sur ses réserves de miel.
Cet hiver très long aura donc épuisé ces réserves. Début avril, les colonies n'avaient toujours pas vraiment repris une croissance normale pour la saison, et les effectifs sont encore restreints. Heureusement, la floraison actuelle des saules, des groseilliers, des pissenlits, etc. permet aux butineuses de récolter du pollen, nécessaire à la croissance des larves, et donc à l'accroissement de la colonie.
Par contre, ce décalage temporel devrait réduire très fortement la production (et dons la récolte) du miel de printemps.
Ce climat hostile nous aura montré une fois de plus qu'il est indispensable d'aider la nature dès la sortie de l'hiver.
Il est très important de semer et planter des variétés de plantes qui fleurissent très tôt dans la saison, tant dans les indigènes que dans les variétés horticoles (tant qu'elles sont intéressantes et non invasives).
On citera, en vrac, dans les espèces indigènes : le saule marsault, les arbres fruitiers (pommiers, cerisiers...), les groseilliers, le muscari, le perce-neige, les corydales, le bugle rampant, la pulmonaire, les pissenlits, la ficaire... (vous pourrez vous procurer de nombreuses variétés indigènes sur Ecoflora ou Ecosem).
Dans les variétés exotiques et horticoles, des plantes comme les skimmias, les pieris et les camélias offrent une nourriture intéressante pour abeilles et bourdons.
Alors... à vos pelles et râteaux pour préparer le jardin pour le printemps prochain !
Retrouvez-nous sur La Une !
Le 21 mai prochain, nous serons dans l'émission "Quel temps !" de la RTBF pour parler de la relation météo-abeilles.