- fr
- nl
Alors que la possible interdiction de certains pesticides néonicotinoïdes au niveau européen piétine dans la semoule, la situation de plus en plus précaire des abeilles inquiète différents niveaux de pouvoir.
On savait déjà la région wallonne engagée dans la cause (avec son "plan Maya"), c'est à présent au tour du service public fédéral dédié à l'environnement et à la santé publique de s'inquiéter du sort de nos butineuses. Sous la houlette du ministre Wathelet, le SPF a très récemment sorti un "plan Abeilles" pour tenter d'aider ces précieux insectes.
Étalé sur deux ans (2013-2014), le plan Abeilles contient 29 actions qui, si elles sont correctement menées, devraient conduire à une amélioration de l'état de santé des abeilles belges. Sous le titre "la santé des abeilles, notre santé aussi", le plan met en exergue le lien essentiel et indissoluble entre le travail des abeilles (et des insectes pollinisateurs en général), et la provision d'une nourriture variée et de qualité, tant gustative que diététique (vitamines, fibres, minéraux, antioxydants...)
Plus encore, la santé de l'abeille reflète notre propre santé : si l'abeille est malade, nous le serons bientôt aussi (et peut-être le sommes-nous déjà...) En effet, avec sa petite centaine de milligrammes et son centimètre et demi, l'abeille est une copie réduite de l'humain, beaucoup plus rapidement sensible à la détérioration de l'environnement.
Sans entrer dans le détail du plan, consultable ici dans son intégralité, résumons les grandes lignes des actions proposées par le SPF.
La Belgique entend se doter des capacités d'expertise et d'action en créant divers organes consultatifs qui regrouperont les administrations, les scientifiques, ainsi que les associations et ONG. Un premier forum a déjà été mené dans ce but.
Le plan comprend également une série de mesures visant à réduire l'impact négatif des substances pesticides sur le "service de pollinisation", en révisant les agréations (autorisations de mise sur le marché) et les impacts des produits pesticides, et en envisageant le même traitement pour les substances biocides, pour l'heure ignorées. Ces recommandations doivent être envisagées dans le paysage des nouveaux "plans" de réduction des pesticides, tant au niveau fédéral qu'au niveau des régions.
Le plan Abeilles prévoit une série de mesures "politiques" qui visent à intégrer la thématique pollinisation dans divers autres plans, notamment le plan de réduction des pesticides et biocides 2013-2017, le prochain plan fédéral de développement durable ou le plan fédéral biodiversité 2014-2020. Des avancées majeures dans la lutte contre les espèces exotiques invasives sont aussi envisagées, et la question du frelon asiatique est posée.
La recherche indépendante sur les causes du déclin des abeilles, leur contribution à la bonne santé des écosystèmes et leur rôle de "bioindicateur" de l'état de santé de l'environnement sera favorisée au niveau fédéral, et sollicitée au niveau européen. En sus de la recherche sur les causes du déclin des abeilles, le plan prévoit également de favoriser la recherche de nouveaux traitements vétérinaires pour lutter contre les maladies nouvelles auxquelles sont confrontées les colonies.
Enfin, une large partie du plan rencontre les objectifs de notre association : il s'agit de communiquer, très largement, sur l'importance des abeilles et la "valeur sociale et économique de la pollinisation". Différents publics seront visés, tant du côté des consommateurs que des producteurs et distributeurs de produits liés à la pollinisation, mais plus largement aussi vers les responsables politiques, les agents communaux, les services et entreprises d'entretien des espaces verts et les écoles (des sections maternelles aux écoles supérieures de formation professionnelle).
Plusieurs de nos actions prendront vraisemblablement part à ce volet "communication". Notre action "Merci les abeilles" viendra, par exemple, appuyer le stand du SPF au salon bio-écolo Valériane Bruxelles, ce 21 avril 2013.