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Les bruyères (Erica sp.) et la callune (Calluna vulgaris) font partie de la famille des éricacées, dans laquelle on trouve également des arbustes à petits fruits bien connus : les myrtilles, les airelles et les canneberges ; mais aussi les arbousiers, rhododendrons et azalées, etc.
Les deux genres se distinguent par la forme de la fleur : la bruyère a 4 pétales soudés en forme de clochette, tandis que la callune a 4 pétales séparés et 4 sépales violets ressemblant également à des pétales. Très semblables, la callune est d’ailleurs appelée bruyère vulgaire et était anciennement classée dans le genre Erica.
À l’état naturel, on les retrouve dans les landes et les zones à terre acide comme les tourbières où elles forment toutes deux de petits buissons assez bas. Dans nos régions, les espèces indigènes E. tetralix (bruyère quaternée, en Campine et haute Ardenne) et E. cinerea (bruyère cendrée, en Campine et aux environs de Bruges) sont devenues relativement rares. La callune est plus répandue.
Les bruyères sont des plantes réputées particulièrement mellifères, avec l’intérêt supplémentaire qu’elles fleurissent en fin de saison, apportant une ressource importante pour les abeilles à l’approche de l’hiver.
Bruyères et callunes attirent toutes les abeilles, qu’elles soient domestiques ou sauvages. La bruyère quaternée, quant à elle, a une corolle beaucoup trop longue pour la langue des hyménoptères, et sa pollinisation est assurée par les thrips, de minuscules insectes parfois qualifiés de « bêtes d’orage ».
Les apiculteurs peuvent fabriquer deux miels dits « de bruyère » : le miel d’automne, issu du butinage des callunes et bruyères cendrées (de couleur foncée), et le miel de printemps, dit miel de bruyère blanche, issu du butinage de la bruyère arborescente (E. arborea) dans le maquis méditerranéen.
Le mot callune nous vient du grec callunein, qui signifiait balayer ; en effet, les rameaux de la callune étaient utilisés pour fabriquer des balais. Le nom « latin » du genre de la bruyère, Erica, vient quant à lui du mot grec signifiant « briser », la bruyère étant en effet réputée briser les calculs urinaires, tout comme ses rameaux se brisent facilement.
La bruyère cendrée (E. cinerea) et la callune sont utilisées en herboristerie pour les maladies liées au système urinaire (diurétique, antiseptique), tout comme plusieurs plantes acidophiles de la famille des éricacées (canneberge/cranberry, myrtille, busserole).
Le bois de la bruyère arborescente, résistant au feu, est pour sa part utilisé dans la fabrication de pipes.
Ce sont des plantes abondamment vendues en jardineries pour leurs qualités esthétiques ; les espèces plantées sont rarement indigènes.
La décomposition des feuilles de bruyère produit une acidité naturelle, d’où l’appellation « terre de bruyère » pour les substrats acides utilisés pour la plantation des rhodos, azalées, pieris, hortensias, camélias, érables, etc.
Différentes espèces sont abondamment vendues en période d’Halloween et de Toussaint, sous l’appellation « bruyère d’hiver » ; il s’agit généralement de la bruyère carnée ou alpine, E. carnea, qui fleurit de novembre à mai ; elle est originaire des régions montagneuses d’Europe centrale et méridionale et une des seules bruyères qui tolère tous types de sols, même légèrement calcaires.
On trouve aussi très souvent E. gracilis, avec des clochettes légères comme du papier de soie et un rose-rouge très vif ; originaire d’Afrique du Sud, elle est gélive et survit rarement après décembre si elle reste à l’extérieur.
Les hybrides E. x darleyensis, issus du croisement entre une espèce écossaise (E. erigena) et l’espèce alpine (E. carnea) garnissent aussi les étals avec leurs teintes modernes très variées, comprenant des couleurs crème et bronze.
La callune, ou fausse bruyère, seule représentante de son genre, est également très vendue et déclinée en plus de 400 variétés cultivées, dont les formes, couleurs de fleurs et de feuillages varient. Elle fleurit également en fin de période estivale, de juillet à octobre.
