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Il y a deux semaines, nous apprenions que Bruxelles, qui concourt au titre de Capitale Verte Européenne 2015, était retenue dans les 4 finalistes.
Au même moment, une ordonnance "Pesticides" était rendue publique, visant à diminuer l'utilisation de ces substances chimiques dans les espaces publics et les zones "à risque".
Alors, Bruxelles, bientôt une capitale verte et zéro phyto ?
Bruxelles est une ville particulièrement verte : 53% de sa superficie est couverte d'espaces verts, et 14% sont situés dans des sites Natura 2000, soit des zones protégées pour leur richesse biologique.
Forte de cet argument, et des nombreuses politiques mises en place pour améliorer l'environnement urbain (énergie, climat, mobilité, aménagement du territoire, biodiversité...) et contribuer à la durabilité de la région, Bruxelles concourt au titre de Capitale verte européenne 2015. Nous apprenions récemment que la candidature était retenue, et que la région se retrouvait dans les 4 finalistes parmi lesquelles la ville gagnante sera sélectionnée en juin, en compétition avec Bristol, Glasgow et Ljubljana. D'ici à ce que le verdict tombe, vous pouvez la candidature bruxelloise en cliquant ici.
Les pesticides sont plus que jamais sous les feux de la rampe, après la semaine sans pesticides et les quelques actualités qui nous parviennent de l'échelon européen.
Au niveau Bruxellois, l'utilisation des pesticides est officiellement interdite dans l'espace public depuis le 1er avril 2014. Même s'il ne s'agissait pas d'un poisson, la moitié des communes de la région ne respecteraient toujours pas cette ordonnance, dont les modalités concrètes d'application et d'accompagnement posent manifestement problème.
La ministre Huytebroeck a donc lancé le chantier d'une nouvelle ordonnance pesticides, qui viendrait compléter et améliorer celle de 2004. Ce nouveau texte vise également à mettre la région Bruxelloise en conformité avec les normes européennes, et souhaite même atteindre un niveau supérieur d'exigence.
Concrètement, l'ordonnance, qui entrera vraisemblablement en vigueur cet été, prévoit une interdiction immédiate de l'utilisation des pesticides dans les zones privées accueillant des publics sensibles (crèches, homes pour personnes âgées, hôpitaux), dans les espaces naturels d'intérêt de conservation (réserves naturelles, zones Natura 2000) ou les zones à risques environnementaux accrus (zones de captage d'eau, par exemple).
Pour les parcs, squares et jardins publics, l'ordonnance prévoit une période assez large pour que les communes passent au zéro phyto : l'abandon devra être définitif pour 2019. Les services communaux auront donc plus de cinq ans pour envisager des alternatives utilisées avec fruit dans de nombreuses autres communes et villes de Belgique ou d'Europe depuis de nombreuses années déjà. On peut donc regretter la longueur de cette période transitoire, d'autant qu'une interdiction totale est normalement en place depuis 2004 (une transition qui sera donc plutôt de 15 ans...)
L'ordonnance n'envisage pas, par contre, les utilisations domestiques des produits de traitement, pourtant particulièrement importantes : au niveau de la Belgique, les jardins privés absorbent 33% des pesticides commercialisés, soit plus de la moitié de ce qui est utilisé en agriculture (51 %) ! Néanmoins, cette ordonnance doit être considérée dans un nouveau paysage de plans visant à la réduction des pesticides, tant au niveau Fédéral (qui gère les autorisations de mise sur le marché des substances) que des trois régions (qui gèrent les utilisations, les règlementations et les évaluations d'incidences locales).
À l'avenir, Bruxelles se profile donc, sinon comme un capitale verte européenne, à tout le moins comme une ville incontournable en matière d'environnement, grâce notamment à cette nouvelle ordonnance sur les pesticides qui contribuera à améliorer la qualité de vie de tout un chacun, à plumes, à poils, à écailles ou à rayures.
© Philine